A l'origine de la télégraphie, Claude Chappe s'occupe de tout. Il faut tout inventer et tout mettre en place : recherche des sites, mise au point des appareils et des moyens de transmission, recrutement et formation des agents, … Il se fait donc immédiatement aider par ses frères qui le secondent dans toutes ses tâches.
En 1794, le Comité de Salut public, sur demande de Chappe, attribue l'Hôtel de Villeroy, au télégraphe ; on installe boulevard Saint-Germain à Paris des ateliers, des magasins, puis un bureau. A partir de 1806, on y installeégalement des machines télégraphiques.
Ainsi est née l'administration centrale de la télégraphie.

Les tâches administratives et comptables ne sont pas au goût de Claude Chappe qui préfère se consacrer à la recherche des sites. Il laisse donc toute la gestion à deux de ses frères. A sa mort en janvier 1805, la direction collégiale des frères Chappe va assurer tout naturellement la continuité de la télégraphie : Ignace dit " L'aîné " et Pierre-François poursuivent donc l'œuvre de Claude.

A la chute de l'Empire, les temps sont devenus difficiles et la télégraphie survit grâce à l'opiniâtreté des frères Chappe. Ils se font des ennemis et leur totale indépendance à la tête de l'administration centrale leur procure également des inimitiés. En 1823, le Ministre décide de placer à la tête du télégraphe un homme plus sur et dévoué au gouvernement : le Comte de Kerespertz, ancien préfet est nommé administrateur en chef et les deux frères Chappe décident de prendre leur retraite. Ils sont remplacés, en tant qu'adjoints par les deux autres frères, René des Arcies et Abraham. La même année, sont fixées un ensemble de règles concernant le statut du personnel.

Les frères Chappe font toujours usage, à l'égard de leur personnel, de méthodes peu orthodoxes et les plaintes sont de plus en plus nombreuses. La crise éclate avec la Révolution de 1830. Les deux frères sont écartés, admis à la retraite et ainsi s'arrête la gestion de la dynastie Chappe. Le remplacement est assuré par Pierre-François Marchal (1785 - 1864), député de la Meurthe qui est nommé " commissaire du gouvernement près les télégraphes " et chargé d'y mettre de l'ordre. . Il y parviendra en imposant des études et un examen final aux futurs directeurs, ainsi que la promotion au mérite. En désaccord avec Louis-Philippe, il démissionne en mai 1831.

Alphonse Foy, neveu du célèbre Général , succède à Pierre-François Marchal, à la tête de l'Administration centrale de la télégraphie. Homme du Gouvernement, il créera une véritable administration de la télégraphie par l'ordonnance royale du 24 août 1833. Il mettra en place un Conseil d'Administration qu'il préside et qui délibère désormais du budget, du personnel, des règlements,... Il présidera aux destinées de la télégraphie optique jusqu'au bout en 1853. Convaincu que la télégraphie électrique coûterait trop cher, il la déconseille fortement, prolongeant ainsi la télégraphie Chappe et par la même occasion, provoquant le retard français dans la nouvelle forme de télécommunications.

La direction, quant à elle, suit la même évolution. L'Hôtel de Villeroy ayant de plus en plus besoin de réparations est finalement abandonné et de nouveaux bureaux sont installés rue de Grenelle à Paris. Une tour, véritable coeur du réseau, équipée de cinq machines, présidera désormais aux destinées de la télégraphie, puis des télécommunications pendant plus d'un siècle et demi. Les machines finiront par être démontées, mais le bâtiment continuera à jouer son rôle de direction jusqu'à la fin du ... XX e siècle !
Il vient d'être vendu lors de la séparation des entreprises "poste" et
"télécommunications" ...

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