Le télégraphe des frères Chappe


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Les hommes du télégraphe
Les stationnaires


Image à l'usage des enfants (20 e siècle)Au début de la télégraphie, les stationnaires ont entre 20 et 30 ans, viennent en grande majorité de la région parisienne probablement parce qu'ils ont été recrutés par les frères Chappe eux-mêmes. Avant d'être télégraphistes, ils ont exercé des métiers variés, mais ayant en général un rapport avec le bois ou le métal (pour l'entretien du matériel).
Fin 1800, on embauche des militaires invalides (pour faire des économies), mais très vite on préfère engager de solides employés locaux.

Le travail est en effet très pénible. Théoriquement deux par poste aux débuts de la télégraphie, les difficultés financières feront que les stations seront occupées bientôt le plus souvent par une seule personne. A partir de 1809, lorsqu'ils sont deux, ils sont d'astreinte par demi-journée, du lever au coucher du soleil.

Seul au poste, le stationnaire observe à la lunette les signaux émis de part et d'autre, remplit le procès-verbal prévu à cet effet, et manipule les commandes pour transmettre à son tour au poste suivant. Chaque mouvement doit prendre, dans son ensemble, moins de 30 secondes. Lorsque des réparations urgentes sont à effectuer, il est hors de question d'arrêter les transmissions et pendant que l'un répare l'autre fait le travail tout seul.
image fantaisiste
Avec 25 sous par jour, le stationnaire se situe en bas de l'échelle et touche autant qu'un manœuvre, cinq fois moins qu'un inspecteur et dix fois moins qu'un directeur, en moyenne. Pendant les périodes d'intempéries, ou après le coucher du soleil, les stationnaires font des " petits boulots " pour compléter leurs revenus, ou ont une deuxième activité (et les transmissions sont assurées par épouse ou enfants dans les cas d'urgence). Aucune retraite n'est à attendre et on travaille jusqu'au bout, le record étant atteint par un stationnaire de ... 81 ans à Mercy le Haut.

Les stationnaires sont surveillés constamment par les inspecteurs et souvent dénoncés par leurs concitoyens. L'absence de quelques minutes est sanctionnée (d'un jour à un mois de salaire), les erreurs de signalisation aussi, et les licenciements sont rapides. Les employés toutefois s'acquittent la plupart du temps très bien de leur tâche : la rapidité de la transmission des nouvelles étant là pour le prouver (un record : moins de 60 minutes de Paris à Strasbourg pour l'annonce de la naissance de l'Aiglon !).