Le télégraphe des frères Chappe


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Les hommes du télégraphe
Les directeurs

Chaque directeur possède une double fonction. Il est le seul dépositaire du vocabulaire (ou dictionnaire) qui permet de coder et de traduire les messages. C'est un travail difficile, fastidieux et qui demande des connaissances. Le respect du secret absolu impose une présence constante sur les lieux, 365 jours dans l'année, de 15 minutes avant le lever jusqu'au coucher du soleil. Il est à la tête d'un rayon télégraphique, d'une division couvrant plusieurs départements. Il supervise ainsi tout le personnel qui est à ses ordres.

Bouton d'habit ayant appartenu à Claude ChappeAux débuts, et à l'image des Chappe, les recrutements se faisaient par recommandation dans les cercles familiaux ou relationnels. Au fil des décennies est apparue la nécessité d'élaborer un recrutement plus technique et un déroulement de carrière plus harmonieux. En 1823, l'administration fixe des règles confirmées par l'ordonnance royale du 24 août 1833 établissant le statut pour l'ensemble du personnel des lignes télégraphiques. A partir de cette date, l'avancement se fera suivant les règles toujours en vigueur dans la fonction publique de nos jours (ancienneté, grades, nomination ministérielle).

Les directeurs sont divisés en trois grades ou classes correspondant aux directions qu'ils occupent, en poste extrême (fin de ligne), en carrefour de lignes ou en division intermédiaire. Il existe donc trois échelons de salaires dans cette fonction de 5500 à 4500 francs par an. Le niveau de vie d'un directeur est comparable à celui d'un préfet. Les congés sont accordés en principe sans difficultés, mais au-delà d'un mois, le directeur doit verser une partie de son salaire à son remplaçant. Il n'existe aucune limite d'âge pour le départ à la retraite ; elle sera fixée à 60 ans en 1860.
La maison de Durant à Saint-Servan
On possède les comptes du premier Directeur de Metz, Mathieu-Xavier Durant, " Entrepreneur de chantiers "; ses appointements se montent, pour l'année 1798, à un peu plus de 5700 francs dont il faudra défalquer quelques centaines de francs pour les fournitures de bureau. Il partira superviser les constructions alsaciennes en 1801 en confiant son poste à son neveu, Jean-Pierre Rogelet (dont le père avait été stationnaire, en dernier à Lunéville). Ce dernier restera en poste jusqu'à sa retraite en 1835 et transmettra la charge à son propre fils, Louis-Joseph qui l'occupera lui-même jusqu'en 1845, créant ainsi une véritable dynastie au service du télégraphe.

Mathieu-Xavier Durant partira en retraite en 1831 à l'âge de 76 ans et se retirera à Saint-Malo (Saint-Servan) où sa maison vient d'être restaurée récemment grâce à A. Jamaux (voir bibliographie).