Dès
l'origine, la ligne de l'est devait être prolongée
jusqu'à Landau soit par Strasbourg, soit par Metz.
Le
citoyen Sordi est chargé le 30 novembre 1794 d'établir
les tracés des lignes depuis Strasbourg vers Paris et Landau.C'est
cette dernière qui nous intéresse. Il établit
deux projets de ramifications, l'un en appareils ambulants et
l'autre formé de cinq stations et d'une arrivée
sur l'église du séminaire de Landau. Au bout d'un
an à peine, tout est arrêté faute d'argent
et les constructions laissées à l'abandon.
Un
nouvel épisode concernant les projets abandonnés
se déroula dès le lendemain de la construction de
la ramification de Strasbourg à Huningue/Bâle (août
1799).
On envisage en effet une nouvelle ramification de Strasbourg vers
Mayence. Des crédits sont accordés pour la construction
des stations et des lunettes.
Des études récentes (*) montrent qu'ils pouvaient
être suffisants pour créer deux ramifications : l'une
de Strasbourg vers Mayence en réutilisant peut-être
les anciennes installations de Strasbourg-Landau de 1794 et l'autre
à partir de Metz.
La construction des deux lignes a laissé suffisamment de
traces dans la mémoire collective et à certains
endroits sur le terrain pour pouvoir affirmer qu'un début
de réalisation a bien eu lieu.
A
l'automne 1800, les lunettes et les machines sont prêtes,
les travaux ont commencé sur place, mais les deux ramifications
ne seront jamais réalisées. Entre le projet et la
réalisation, la tête de l'état a changé :
Bonaparte, Premier Consul, n'est pas du tout convaincu de
l'utilité d'un télégraphe en temps
de paix. En conséquence, il a fait fermer la ligne Strasbourg
- Bâle la veille de Noël 1800, prévoyant l'issue
favorable du Traité de Lunéville (février
1801) signé avec l'aide du ... télégraphe !
La fermeture de l'un entraîne probablement l'abandon
de l'autre.
(*)
P. CHARBON,
"La ligne Paris-Mayence par Strasbourg
et Metz (1799-1800)" in
"Diligence d'Alsace",1998 ,op.cit.(voir
"Pour en savoir plus").